
Concevoir, tester, affiner, s’adapter… Voilà les maîtres-mots des ateliers maquette manuelle en deuxième année à l’ESDACBordeaux. Cette année, Florence Joutel, artiste plasticienne et intervenante passionnée, a pris en charge l’accompagnement technique, créatif et conceptuel de ces ateliers. Un véritable défi où savoir-faire et pédagogie se rencontrent pour former les designers de demain.
La maquette, un outil de conception essentiel
L’objectif de ces ateliers ne se limite pas à la simple fabrication d’un volume miniature. La maquette est un véritable outil de représentation, au service de la conception et de la communication d’un projet.
À travers ces séances, les étudiants apprennent à :
• Préparer efficacement leur espace de travail et manipuler les outils et matériaux adaptés.
• Adapter les matériaux en fonction des échelles pour une lecture claire des espaces.
• Maîtriser les techniques de découpe, d’assemblage et de collage manuel.
• Expérimenter l’architecture des espaces en explorant différentes méthodes de conception.
• Développer une présentation soignée et esthétique de leurs projets.
Un projet concret : entre tradition et modernité
Pour le premier trimestre, les étudiants en 2ème année de Bachelor en Design d'Espace se sont attaqués à un exercice de taille : la réalisation de maquettes d’exposition à partir des plans confiés par l’agence CALA Architecture. Le projet ? Une maison ancienne avec une extension contemporaine, située à Bordeaux.
Durant 21 heures de cours, réparties sur 7 séances de 3 heures, Florence a guidé les étudiants tout en leur laissant une grande autonomie :
Phase 1 – La maquette urbaine (1/100) : Inscrire le bâtiment dans son environnement, comprendre son échelle et son intégration urbaine.
Phase 2 – La maquette architecturale (1/33) : Travailler les volumes intérieurs, la profondeur des espaces, la circulation. Pour cette partie, les groupes ont proposé au total 6 maquettes dans 3 catégories différentes :
• Une construction par étage.
• Une ouverture en deux parties.
• Une ouverture des façades.
Phase 3 – La planche de style et le mobilier miniature (1/12) : Concevoir une proposition d’aménagement et intégrer du mobilier en miniature dans la maquette finale.

Une pédagogie immersive et exigeante
Un exercice technique et conceptuel qui les a obligés à interpréter des plans d’architecte, une première pour beaucoup d’entre eux : « C’est la première fois qu’on lit des plans professionnels avec toute la complexité que ça comporte. » – explique un étudiant.
« Peu importe ce qu’ils font, il faut qu’ils le fassent de manière professionnelle, comme pour une maquette d’exposition ou de concours. » – Florence Joutel
Florence, qui réalise elle-même des maquettes hyperréalistes, les initie aux standards de rigueur et de précision que l’on retrouve dans les grandes expositions comme la Biennale d’Architecture de Venise.
Son approche ? Encourager l’expérimentation et la prise de risque, sans pénaliser les erreurs :« Étonnez-moi ! Et pour m’étonner, il faut d’abord vous étonner vous-mêmes. Sortez de votre zone de confort. Je ne vous pénaliserai jamais pour avoir tenté quelque chose. »
Une exposition et un premier succès
Les maquettes ont été exposées lors des Journées Portes Ouvertes de l’ESDAC, avec un tel succès qu’une des réalisations a même été envoyée à Toulouse pour être présentée sur un autre campus.
Florence ne cache pas sa fierté : « Ils sont curieux, investis et respectueux du travail des autres. Je leur fais confiance. Il y a de la recherche, des essais, des tentatives… Je ne peux pas mettre en dessous de 15 ! »

Et après ? Un second semestre sous le signe du recyclage !
Le prochain défi des étudiants ? Explorer la récup’ de façon professionnelle ! Pour ce second semestre, ils travailleront en individuel, sur une maquette échelle 1/25, en utilisant :
• 80% de matériaux de récupération (cartons d’emballage, bouteilles plastiques, tissus usagés…)
• 20% de matériaux nobles, pour le contraste et la mise en valeur.
Une contrainte inédite : le bâtiment devra être sur pilotis, une façon de stimuler leur créativité et de les pousser à se surpasser.
Florence leur transmettra les bases techniques, mais les étudiants auront toute liberté dans leur conception. L’objectif : proposer une maquette spectaculaire, aérienne et innovante.
Un enseignement ancré dans la réalité du design
En intégrant des références concrètes, en s’appuyant sur des projets professionnels, et en explorant à la fois les techniques traditionnelles et les innovations contemporaines, ces ateliers permettent aux étudiants d’acquérir des compétences précieuses pour leur futur métier.
Et qui sait ? Peut-être que parmi eux se cachent les futurs grands maquettistes d’expositions…
Rendez-vous au second semestre pour découvrir leurs nouvelles créations !