
Peux-tu te présenter en quelques mots ? Je m’appelle Valentin Havet, j’ai 20 ans et je suis actuellement en 2e année de Bachelor Design Produit à l’ESDAC Lille, où j’ai aussi fait ma 1ère année. Depuis tout petit je dessine, je suis passionné d’art en général. En ce moment, je m’intéresse beaucoup au cinéma et à l’architecture brutaliste, j’admire des figures comme Charlotte Perriand ou Mies van der Rohe. Peux-tu nous parler de ce projet ? C’était un projet mené avec Morgan Dinet, notre prof de maquettage. L’idée était de créer une lampe fonctionnelle, à partir de n’importe quel matériau sauf le bois. On a commencé par une phase de recherche et de croquis sur plusieurs séances, puis on est passés à la fabrication. C’était un projet individuel. Pourquoi avoir choisi la brique ? J’ai voulu travailler un matériau fortement lié à notre région. La brique, c’est typique du Nord, on en retrouve partout à Lille ou Roubaix. Elle fait vraiment partie de notre identité visuelle. Ce matériau m’intéressait aussi car on le voit rarement utilisé dans des objets de design contemporain, et ça me plaisait de sortir des sentiers battus.
Parle-nous un peu de ta lampe. Quelle est son inspiration ?
La forme est volontairement simple. Je voulais confronter une structure basique de lampe avec un matériau très spécifique. Le pied de la lampe, c’est lui le cœur du projet : il est composé de deux briques que j’ai découpées à la disqueuse, poncées, puis assemblées avec du ciment. J’ai fait passer tout le système électrique entre les deux – câble, douille, etc.
Pour le design, je me suis inspiré des cheminées industrielles qu’on retrouve dans les anciennes usines du Nord. Et pour l’abat-jour, je suis parti sur une demi-sphère en acier, une forme que j’aime beaucoup et qui contraste bien avec la texture brute de la brique.
Tu as rencontré des difficultés particulières ?
Franchement, pas tant que ça ! J’avais un peu d’appréhension car je n’avais jamais travaillé en atelier avant. J’ai construit la lampe sur deux jours, dans l’atelier du père d’un ami, qui fabrique des meubles. J’y ai passé au total une vingtaine d’heures. Mon principal défi, c’était le temps, je ne suis pas très organisé donc j’ai dû un peu courir à la fin (rires).
Pourquoi cette forme un peu “champignon” ?
Je trouvais que cette forme apportait une touche rétro-futuriste à l’objet. C’est une silhouette assez universelle, qui met en valeur le contraste entre la base très brute et le haut plus léger, plus doux.
Et la suite ? Quelles sont tes ambitions ?
J’aimerais bien me diriger vers la création de mobilier en petite série, ou du mobilier d’édition. Travailler pour des hôtels ou des projets d’aménagement intérieur, c’est quelque chose qui m’attire beaucoup. J’aime l’idée de concevoir des objets qui s’inscrivent dans un lieu, une ambiance.
Un conseil à donner aux futurs étudiants en design produit ?
Il faut s’intéresser à tout et persévérer, surtout pour le dessin. C’est une base essentielle. Et il ne faut pas hésiter à se salir les mains, à tester, à rater, à recommencer. C’est comme ça qu’on apprend le plus.
Merci Valentin pour ton temps et bravo pour ce projet inspirant !